Les discours d’introduction : François et Léon XIV, deux tons, une même humilité
Lors de leur première apparition publique en tant que papes, François en 2013 et Léon XIV en 2025 ont tous deux marqué les esprits par la simplicité et la profondeur spirituelle de leurs paroles.
Le soir du 13 mars 2013, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, devenu Pape François, apparaissait au balcon de la basilique Saint-Pierre. Son tout premier mot fut “Frères et sœurs, bonsoir.” Un ton direct, fraternel, humble. Il a demandé aux fidèles de prier pour lui avant même de donner sa bénédiction, rompant avec la solennité habituelle. Ce geste a posé les bases d’un pontificat centré sur la miséricorde, la proximité, et la réforme de l’Église par la douceur.
Douze ans plus tard, en mai 2025, Léon XIV, fraîchement élu, prend la parole pour la première fois. Son discours est marqué par une sobriété méditative, avec ces mots :
« Je ne viens pas régner, mais écouter, servir, et marcher avec vous. L’Église n’a pas besoin de puissance, mais de présence. »
Sa voix, calme et ancrée, évoque un ministère de discrétion et de fidélité, dans la ligne de saint Joseph, qu’il a d’ailleurs cité à plusieurs reprises ce soir-là. Il a invité les fidèles à cultiver l’unité dans la prière, en appelant à une Église « qui écoute avant de parler ».
Ces deux discours, bien que différents dans la forme, traduisent une même vision du rôle du Pape : non comme un chef mondain, mais comme un pasteur proche, un frère parmi les frères, témoin du Christ et serviteur du peuple de Dieu.
Une mission fondée sur l’Évangile
Le pape est l’une des figures les plus visibles du christianisme dans le monde. Pour les catholiques, il n’est pas seulement un chef religieux ou un symbole médiatique : il est le successeur de saint Pierre, le vicaire du Christ sur terre, et le gardien de l’unité de l’Église.
L’origine du rôle du Pape remonte directement aux Évangiles. Jésus dit à l’apôtre Pierre :
« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Matthieu 16,18).
Cette parole fonde la mission confiée à Pierre : celle de devenir le roc, le guide visible de l’Église. C’est à partir de cette promesse que l’Église a toujours reconnu l’évêque de Rome comme le successeur de saint Pierre, appelé à affermir ses frères dans la foi.
Le Pape, chef spirituel et pasteur universel
Le Pape n’est pas un monarque. Il est d’abord un pasteur, un serviteur, et un signe de l’unité des croyants. Ses fonctions principales sont :
-
Évêque de Rome, d’où découle son autorité sur toute l’Église.
-
Chef du Collège des évêques, garant de la communion entre les Églises locales.
-
Vicaire du Christ, représentant du Christ sur terre.
-
Gardien de la foi, chargé de veiller sur la doctrine, les sacrements et la vie de l’Église.
Il intervient à travers des encycliques, des homélies, des décisions importantes, et son ministère quotidien d’enseignement et de prière.
Élection du pape : un événement unique au monde
Le Pape est élu lors d’un conclave, un processus très ancien au cours duquel les cardinaux du monde entier se réunissent à huis clos pour discerner, prier et voter jusqu’à l’émergence d’un nouveau souverain pontife. Ce moment solennel est marqué par la fameuse fumée blanche, signal d’une élection conclue.
En mai 2025, c’est le cardinal Robert Francis Prevost qui a été élu Pape, prenant le nom de Léon XIV. Missionnaire de formation, homme de dialogue et de prière, il incarne une Église enracinée et tournée vers l’avenir.
Le film Conclave : une immersion cinématographique dans l’élection papale
En 2024, le film Conclave, réalisé par Edward Berger et adapté du roman de Robert Harris, a offert au grand public une plongée captivante dans les coulisses du Vatican. Porté par Ralph Fiennes dans le rôle principal, ce thriller dramatique met en scène les tensions, les secrets et les luttes internes autour d’un conclave convoqué pour élire un nouveau souverain pontife.
Bien que fictionnel, le film illustre avec justesse la solennité du processus, l’enfermement des cardinaux, le poids du discernement et l’enjeu spirituel de cette décision unique dans le monde. Il rappelle, à sa manière, que l’élection du pape n’est pas seulement une procédure religieuse : c’est un événement profondément humain, traversé par des espérances, des fragilités et une recherche sincère de la volonté de Dieu.
Le rôle du Pape dans le monde d’aujourd’hui
Dans un monde confronté aux guerres, à la pauvreté, aux crises de foi et à la perte de repères, le Pape est une voix d’espérance. Il intervient souvent sur des sujets cruciaux : la paix, l’écologie, la fraternité humaine, la place des pauvres, le dialogue interreligieux.
Son autorité n’est pas politique au sens strict : c’est une autorité morale et spirituelle, écoutée bien au-delà du cercle des croyants.
Le Pape, figure paternelle et témoin du Christ
La tradition catholique appelle le Pape “le Saint-Père”, soulignant sa mission paternelle : guider, enseigner, corriger, consoler. Il est un témoin vivant de l’Évangile, un repère dans la foi, et une présence qui rassure les fidèles dans les périodes de trouble.
Le Pape Léon XIV a d’ailleurs résumé son ministère en ces mots lors de sa première allocution :
« Je ne viens pas pour régner, mais pour servir. Pour aimer. Et pour marcher avec chacun, dans la lumière du Christ. »
En conclusion
Le rôle du Pape dans l’Église catholique est à la fois ancien et toujours nouveau. Héritier de Pierre, il est un signe visible de l’unité de l’Église, un pasteur pour les croyants, et un témoin pour le monde. À travers lui, l’Église continue de marcher humblement dans l’histoire, fidèle à sa mission : annoncer la Bonne Nouvelle et servir l’humanité.